Gaspard Koenig : « Ne rien faire nous révèle à nous-mêmes » ... Apprendre à ralentir implique donc d’accorder autant d’importance, sinon davantage, aux moyens qu’à la fin, en rompant ainsi avec la recherche de l’utilité. Il disait que nous allions tous finir comme des betteraves, que nous serions tous les mêmes. Et, au lieu de s'atteler à sa charge, le "gentilhomme gascon" alla se planquer bien à l'abri sur ses terres. Au bout de la chaîne, cela donne Sartre et l’angoisse existentialiste, qui correspond à l’ensemble des possibles devant moi. Promos ebooks du mois : faites le plein de lectures numériques à petit prix. Le contenu de ce site est le fruit du travail de l'ensemble d'une rédaction qui oeuvre chaque jour à vous apporter une information de qualité, fiable, complète, et d'une équipe web qui vous propose des services innovants. Pariant sur la volonté ou la capacité de chacun à s’adapter…, Las, rien ne semble y faire : l’accélération des cadrans semble exponentielle, comme le théorisent depuis des décennies des intellectuels importants comme le regretté Paul Virilio (1932 – 2018) qui de La Vitesse de libération’ (1995) au ‘Grand accélérateur (2010) appelle à « conjurer la vitesse » Autre critique radical de cette civilisation de l’accélération Hartmut Rosa qui depuis son ‘Accélération’ (2010) tente de « mettre un frein à un monde en excès de vitesse ». Or nos inquiétudes n’étaient que les symptômes d’un mal plus profond, mais aussi plus simple à soigner : la vitesse. Or nos inquiétudes n'étaient que les symptômes d'un mal plus profond, mais aussi plus simple à soigner : la vitesse. Il faut se couper du reste, déconnecter. La vitesse nous grise. La mondialisation n’a rien à voir avec la course effrénée et la recherche obsessive du profit. Comment imaginer une mondialisation qui s’inscrirait dans un processus "lent" ? Au contraire, je pense que nous pouvons continuer à penser le progrès, les avancés et la technologie à partir d’une définition plus solide de la temporalité et de ce que doit être la liberté individuelle. Finalement, les pays et les cultures garderaient bien une identité et continueraient d’échanger. et nous nous en réjouissons. Au milieu, cette généralisation du télétravail tant redouté des managers qui ouvre un appel d’air… pour ralentir ? Il est bon de quitter l'espèce d’énorme roue dans laquelle nous étions tous comme des hamsters. Il consacre quantité d’efforts et de dépenses à créer les conditions de la nonchalance, s’ouvrant ainsi à l’aléa, à l’intempestif – une lecture inattendue, une discussion au débotté ou un chemin inusité. L’objectif est de rompre avec l’utilitarisme – l’idée que l’utilité est le but suprême – et de rétablir par exemple l’esthétique, le trajet, etc. - Slow life : ralentir pour vivre mieux. On dit partout : "Il faut manger français, produire français et relocaliser en France". mondialisation   Ce qui importe, c’est la définition de la liberté. covid-19   © 2020 Thierry Richard - Vivre Slow : la newsletter du slow living à la française et du développement personnel en version lente. La coopération scientifique de grande ampleur n’aurait pu se faire sans un monde mondialisé. Il faut ensuite être capable en retour de s’approprier et de digérer ce qui est autour de nous – comme les livres, Montaigne déteste les pédants qui récitent les livres sans les avoir ruminé –, pour que le soi devienne intéressant, singulier et unique. Montaigne revendique son oisiveté. Abonnement numérique Dans son ‘Ralentir’ édité le 16 avril 2020 dans la formidable collection ‘Tracts en crise’ de Gallimard avec ses deux numéros quotidiens gratuits, Gaspard Koenig tire à chaud les enseignements des grands penseurs de la vitesse – de Montaigne à Claude Lévi-Strauss sans oublier Hartmut Rosa… – confrontés au « grand ralentissement » forcé. Afin de nous permettre de conserver notre pérennité économique, Donald Trump s'englue dans ses accusations de fraude électorale, Ligue des nations: l'Espagne torpille l'Allemagne et rejoint la France, Washington réduit sa présence militaire en Afghanistan et en Irak, Le laboratoire Moderna annonce 94,5 % d’efficacité pour son vaccin contre le Covid-19. C’est cela qui se joue dans cette histoire de ralentissement. Le but du jeu c’est de pouvoir rallier les points de la planète le plus vite possible. chevaux   Plus nous sommes embarqués par le temps à venir, plus nous nous projetons vers un horizon lointain, plus nous dépérissons. Ce n’est pas parce qu’il y a des voitures qu’on va vite, mais c’est parce qu’on va vite qu’il y a des voitures. Certes le confinement est un désastre pour une partie importante de la population, notamment pour les classes populaires et nombre de petits patrons. Gallimard, Tracts de crise, 16 04 20 n°48. Il faut les éliminer. Nous nous interrogions sur la mondialisation, l’environnement ou le populisme. Gaspard Koenig. ». « Ruse de la raison historique, le virus nous aura permis de mettre des mots sur le malaise de notre civilisation. Par Ralentir. Dans le premier cas, chaque pas est un but en soi ; dans le second, il devient une pénitence qui nous sépare de l’objectif à atteindre. Encore convient-il de briser la culpabilisation engendrée d’une véritable guerre culturelle millénaire à la lenteur et aux lents. Découvrez tout notre univers livres dans 20 magasins en France et en Belgique. De quoi avons-nous réellement besoin pour vivre ? maladie   Vous aimez ce livre ? Vous pouvez lire cet ebook sur les supports de lecture suivants : « Ruse de la raison historique, le virus nous aura permis de mettre des mots sur le malaise de notre civilisation. Parce que nous pouvons nous imaginer nous jeter dans le vide. En contrepoint, de cette société obsédée par l’efficacité – au travail, dans les loisirs et les voyages – le directeur de recherche à l’Institut des Hautes Etudes d’Amérique Latine détaille les stratégies qui ont par force ruses, résistances passives ou sabotages, constituées une véritable philosophie de la lenteur. Tout cela ne m’intéresse pas du tout. Que vous soyez en Bulgarie, au Brésil, aux Etats-Unis ou en Afrique du sud, vous voyez à peu près la même chose entre l’aéroport et l’hôtel. libéralisme   Nous nous interrogions sur la mondialisation,... Paru le : 16/04/2020. En continuant votre navigation, vous en acceptez l'utilisation. A l’ombre de Montaigne et de Paul Morand, quelques réflexions salutaires sur l’urgence d’échapper à la dictature de la vitesse. Pour lui, elle se situait plutôt dans le fait de vivre conformément à la vertu ou dans une sorte de contemplation. Pourquoi nous n’avons pas le vertige en avion, mais en haut de la Tour Eiffel ? Si nous voulons toujours de l’utilité, nous créerons les mêmes infrastructures, les mêmes routes, etc. Car à contre-courant des prêt-à-penser en « ismes » (consumérismes, libre échangistes, mondialismes, voire utilitarisme, nationalisme …), c’est “la redéfinition de la liberté” qu’il met au centre des enjeux : « Aujourd’hui, elle est liée à la vitesse et à la multiplication des possibles. Nous nous interrogions sur la mondialisation, l’environnement ou le populisme. Ses amours, bien remplies, suivent la même règle : Montaigne peut passer dix heures à cheval sans s’ennuyer, dort longtemps et d’une traite sans laisser ses préoccupations interrompre son sommeil, et s’efforce de savourer le temps qui passe plutôt que de le gâcher en passe-temps. De même que la culture a inventé la vitesse, c’est aussi le changement de culture qui va apporter toutes ses modifications, notamment de nos réflexes de consommateurs, de citoyens et de touristes. Ne casse pas non plus trois pattes à un canard, j'aime bien Koenig sur certains sujets mais il ne faudrait pas non plus qu'il s'onfraysse. La vitesse n’est pas une fatalité technologique. votre soutien est précieux. Cette angoisse du toujours plus avait d’ailleurs été analysée par Tocqueville. Ralentir, de Gaspard Koenig. 27/04/2020 à 13:50. Éditeur : Gallimard (16/04/2020) Note moyenne : 3.58/5 (sur 6 notes) Ralentir. Je pense que ralentir ce n’est pas fermer. Contact Mentions légales. Gaspard Koenig. Chez les Stoïciens et chez Montaigne qui s’en inspire, le "moi" est un travail. Il me semble qu’on peut reconstruire la liberté individuelle et ensuite réfléchir à ses conséquences politiques et sociales, à partir de la constitution d’un soi singulier et riche plutôt, qu’à partir de la multiplication des possibles. essai   Je me rappelle d’un grand présentateur, dont je tairai le nom, qui disait que son idéal était de pouvoir tout découvrir. Furet.com utilise des cookies pour vous offrir le meilleur service possible. » Et de railler tous les idéologues qui trouvent dans la crise une preuve par le chaos de leurs aveuglements. Il prend le temps de devenir maître de son temps. « L’économie de l’immédiateté : tout peut arriver, sans prévenir, avant que nous passions à autre chose. » Pour s’en guérir, le libéral Gaspard Koenig fait un détour par Montaigne et se souvient que « depuis que la vitesse existe, des esprits rebelles cherchent à ralentir, de Rousseau à Carl Honoré qui, il y a déjà vingt ans, faisait l’apologie des mouvements slow ». Au fil de ce travail, quelle est la définition de la liberté ? Nos sélections de livres et jeux à offrir pour Noël ! Pour autant, Montaigne est tout sauf inactif et son oisiveté ne se confond nullement avec la fainéantise qu’il réprouve. Commençons par une tautologie : prendre le temps, c’est éviter d’être pris par lui. « Michel Onfray recommandait de lire les “Essais” durant notre confinement. De même que l’accélération était le corollaire de la multiplication des possibles, le ralentissement apparent que l’on trouve chez Montaigne n’est que la conséquence d’une certaine conception de l’existence, que je résumerais ainsi : l’intérêt de la vie ne consiste pas dans le but à atteindre, mais dans le cheminement pour y parvenir. Il faut naturellement une finalité pour se mettre en marche, mais ne peut-on honnêtement reconnaître que celle-ci est seulement un prétexte ? Cela va contre l’utilité immédiate. Vous êtes toujours plus nombreux à lire Marianne sur le web, Les grands aéroports européens transportent plus de 100 000 passagers par jour. Interview par Laurence Bellon.

gtag('config', 'UA-108866860-11'); En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies à des fins de mesure d’audience et de pertinence. Ce ralentissement est donc l’occasion de nous interroger sur nos modes de vie. Kévin Boucaud-Victoire, Bénévolat, marathon Harry Potter, huîtres en visio : 7 idées de Noël alternatif en cas de confinement, Sources falsifiées, experts décriés : les recettes de Hold-Up pour nourrir sa théorie du complot. Dans les pays riches, tout le monde a accès à l’avion, avec le low cost. Gaspard Koenig nous parle de son livre "La Fin de l'individu, Voyage d'un philosophe au pays de l'intelligence artificielle" (éditions de l'Observatoire, le Point), dans l'émission Dialogues littéraires, réalisation : Ronan Loup. Publié le 18 mars 2020 à 7:00. vie trépidante   Nous nous interrogions sur la mondialisation, l'environnement ou le populisme. Le libéralisme classique se fonde aussi sur cette définition de la liberté comme multiplication des possibles. C’est ce que redoutait Claude Lévi-Strauss. Cela suppose d’abord une capacité de rétractation interne, de pouvoir s’isoler. Lisez (gratuitement) le dernier petit opuscule du penseur libéral Gaspard Koenig, fort à propos nommé « Ralentir » (collection Tract chez Gallimard). Quand nous plaquons des idées sur le réel, c’est toujours sanglant. Cette vitesse vient traduire en terme économique et pratique cette espèce de philosophie qui prône un individu seul multipliant les possibles pour s’émanciper et s’épanouir. Et j’ai trouvé dans ce gentilhomme gascon un guide admirable pour ralentir. Finalement la question n’est pas celle du capitalisme, ni de pouvoir nous acheter des produits de consommation – ce qui est très bien. Au banc des accusées : « La société du « vite », c’est aussi une société du désengagement. Auteur : Olivier Olgan Article publié le 6 mai 2020. » Jonathan Curiel, directeur général adjoint des programmes du groupe M6 dans son essai “Vite”, écrit avant le confinement constate lui aussi non sans désabusement notre consentement aux « nouvelles tyrannies de l’immédiat ou l’urgence de ralentir ». Du Moyen Âge à nos jours, de Georges Vigarello, Anthropocène : Atlas géopolitique mondial 2021, Dans le secret de LaSéche, application de sport en ligne plutot cash, Qui sommes nous ? C’est quand il laisse son esprit vaquer que surgissent ses meilleures “rêveries”, dont il se désole d’ailleurs que les circonstances – à cheval, à la table, au lit – ne lui permettent pas toujours de les noter... Il n’est pas aisé de devenir oisif. Depuis les humanistes, nous avons défini la liberté humaine comme la possibilité de faire le plus de choses possibles et donc de pouvoir nous transformer si besoin est. S'onfraysser, verbe pronominal, décrit la tendance à pouvoir parler avec assurance de tout sujet avec la détermination d'un expert, porté par la caution intellectuelle d'une agrégation de philosophie ou d'un essai à succès médiatique. Apprendre à ralentir implique donc d’accorder autant d’importance, sinon davantage, aux moyens qu’à la fin, en rompant ainsi avec la recherche de l’utilité. Nous angoissons devant l’idée de pouvoir tout faire, aller partout. "Oserais-je vous avouer, depuis mon confinement bourgeois, privilégié, et alors que l’épidémie sévit, envoyant des amis à l’hôpital, le sentiment ambigu que j’éprouve ? Montaigne revendique son oisiveté. Montaigne affirme que c’est pouvoir tout faire sur soi. historique   Nous respectons votre choix. Lire l’intégralité du texte sur le site des Tracts de crise des éditions Gallimard. N'est-ce pas contradictoire ? Découvrez toutes les rencontres et événements prévus dans les magasins Furet du Nord. Une remarque anecdotique de Montaigne me semble résumer toute sa philosophie : Traduction en français moderne : quand on suit une route toute tracée, on s’ennuie trois fois plus que lorsqu’on se promène en liberté. Ne rien faire nous révèle à nous-mêmes : même pour juger d’un cheval, Montaigne préfère le voir au repos plutôt que dans un manège. C’est déjà ce que disait Jean Pic de la Mirandole au XVe siècle : le propre de l’homme c’est de pouvoir s’inventer. C’est à ce prix que l’on peut devenir soi-même et gagner, peu à peu, une liberté que Montaigne définit ainsi : “pouvoir toute chose sur soi”. Sortir de la multiplication des possibles pour un périple unique. ». C’est beaucoup plus agréable d’échanger ou de voyager avec des gens qui ne nous ressemblent pas qu’avec une planète où tout devient homogène. L’accélération perpétuelle, épuisante, destructrice. C’est l’illusion de s’être échappé, alors qu’on est encore plus renfermé en nous-mêmes. Les ingénieurs d’Airbus ne se remettent toujours pas de l’arrêt du Concorde. Je suis tout à fait d'accord avec le diagnostic que pose. Pour nous aider à garder notre liberté de ton et notre exigence journalistique, De même aujourd’hui, il faut une discipline de fer pour se déconnecter des chaînes de messages, s’arracher aux pensées utilitaires, renoncer à l’optimisation logistique. Publié le éditeur : Editions Gallimard : catégorie : Sciences humaines et sociales: date de publication : 16 avril 2020: délai de livraison : Immédiat (à partir de la date de publication) Partager . D’autant qu’elle revendique un revenu minimum pour tous pour s’en donner les moyens ! Ce rêve d’omniscience, d’Homo deus qui aurait tout vu et tout connu pour s’échapper de lui-même, est illusoire. C’est ce qui est au fond l’existentialisme et l’humanisme. Pourquoi sinon s’ennuie-t-on à mourir en passant un quart d’heure dans le métro, alors même que l’on a accès à toutes les distractions de notre smartphone, et s’épanouit-on comme H.D. J’avais passé une après-midi entière à planifier mes trajets du mois, clown triste jonglant entre billets d’avion, horaires de train, chambres d’hôte et agences de location de voiture. environnement, Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** ", Rejoignez Babelio pour découvrir vos prochaines lectures. C’est une manière de bouger sans changer. Certains sont dans des conditions de confinement déplorables, d’autres subissent le virus. C’est en retrouvant une forme de sédentarisation que nous pourrons nous réapproprier le temps, et devenir nous-mêmes. Babelio vous suggère, « Édouard Cortès, 40 ans, berger, endetté est au bout du rouleau, il pense au suicide comme beaucoup d'agriculteur. civilisation   Dans la version existentialiste, le "moi" n’est rien – Sartre le dit, qu’il n’a pas d’essence – il est cette multiplicité de possible. Et ils sont divers : des moines ‘ocieux ‘ (oisifs du Moyen Age) aux Amérindiens paresseux, en passant par les esclaves et autres ouvriers « indolents »… Ils sont stigmatisés par les colonisateurs ou patrons imprégnés de morale chrétienne ou d’utilitarisme chronométrée. L’angoisse existentialiste est une sorte de vertige. Les premiers indices du déconfinement progressif restent ambivalents ; d’un côté l’appel déjà à plus de travail, de l’autre à l’ouverture nécessaire des plages. J’ai profité de ce confinement pour lire en détail les Essais (1580) de Montaigne, comme recommandé par Michel Onfray. » Entretien, propos recueillis par Thomas Mahler, L'Express, 20-27 mai 2020 Gaspard Koenig. Caricaturer le prophète ? Je me méfie de ce nouveau nationalisme pétainiste. Nous l’avons tous et nous sommes bien obligés de voir différemment notre existence. Finalement, il vend tout, sa ferme, ses bêtes et décide d'aller se ressourcer seul sans sa femme et ses 3 enfants dans une cabane, en haut d'un chêne qu'il va se construire pendant quelques mois. Aujourd’hui nous avons constamment la possibilité de se déplacer d’un bout à l’autre de la planète ou de l’écran. Tout cela est peut-être une erreur profonde dont la vitesse n’est que la manifestation. Le néolibéralisme n’est qu’une toute petite variante qui a prévalu sur le plan culturel et idéologique durant la seconde moitié du XXe siècle. Après chacun peut constater qu’il est étrange d’avoir 3,5 milliards de personnes qui se transportent tous les ans en avion. C’est cela qui se joue dans cette histoire de ralentissement. Dans un récit kaléidoscopique passionnant, multidisciplinaire et subtilement illustré, l’historien rend justice à tous ces hommes lents qui « sont le sous texte de nos sociétés modernes » Par des chapitres, enlevés et synthétiques, Il égrène et décortique le lexique et la typologie de ceux qui rompent à l’émergence puis l’injonction des horaires ou cadences des « sociétés métronomiques ». Mais il n’y a aucune raison de faire un grand plan de transformation qui, si par miracle ou par erreur est appliqué un jour, nous mènera au désastre - c’est l’erreur absolu de tous les idéologues. Ruse de la raison historique, le virus nous aura permis de mettre des mots sur le malaise de notre civilisation. Réfugié dans la Tour de son château gascon, qu’il a transformée en bibliothèque, il feuillette, furète, grappille, écrit au fil de la plume. Je ne suis rien, puisque je ne suis que la somme des possibilités qui s’offre à moi. Inspirations, Lire / 29 avril 2020 9 mai 2020. Résumé : Je me rappelle distinctement mon dernier dimanche de libre circulation. C’est la première fois depuis des années que je suis au même endroit depuis autant de temps. Le fascinant confinement qui fige encore l’humanité a obligé des milliards de femmes et hommes à vivre la lenteur, même si certains ruent dans les brancards sanitaires. Ce faisant, nous avons beaucoup aplati à la fois notre existence et le monde qui nous entoure, en nous télétransportant d’un point à l’autre ou d’une idée à l’autre, sans avoir le temps ni l’opportunité de nous interroger sur le cheminement qui nous y a amené. Avant les chevaux allaient au pas sur les routes. Je pense que nous pouvons maintenir l’ouverture et l’accueil de l’immigration en conservant davantage ce qui fait l’identité de chaque pays. Réfugié dans la Tour de son château gascon, qu’il a transformée en bibliothèque, il feuillette, furète, grappille, écrit au fil de la plume. En janvier 2020, son dernier essai « Rendre le monde indisponible » au titre prémonitoire tant la pandémie confirme le renversement de valeurs auxquelles l’auteur aspire : une mondialisation économique suspendue par un virus, l’IA impuissante devant le biologique … Le sociologue y stigmatise notre arrogance à tout maitriser, rappelant avec force qu’ « un monde qui serait connu, planifié et dominé serait un monde mort ». L'accélération perpétuelle, épuisante, destructrice. billets d'humeur   Ce serait bien paradoxal de rétablir l’idée de cheminement et de ne pas en tirer la première des conséquences sociétales : nous ne savons pas ce qui va se passer. Vous pouvez aussi nous soutenir par un don défiscalisé. », « Manifeste Incertain 9, de Frédéric Pajak : pour les eaux fortes, pour Pessoa, pour les réflexions sur la société, les gilets jaunes, le progrès dévoreur, pour le côté autobiographique, pour la mélancolie et pour toute cette incertitude, cette "intranquillité" qui habite certain/e/s d'entre nous à l'image de Pessoa, justement, qui écrivait : “Dans tous les asiles il est tant de fous possédés par tant de certitudes !". Nous pouvons parfaitement concevoir – ce serait un idéal – une mondialisation ralentie, qui serait tout aussi ouverte en termes de frontières et d’échanges, mais où les gens voyages pour plusieurs mois et pas trois jours et où certains produits sont à nouveau locaux, mais d’autres non. Mais il est aussi l’occasion de réfléchir sur notre société. Le mystère des recontaminations au coronavirus s’éclaircit peu à peu, Code promo Autodoc Exclu : 3% de réduction, Jusqu'à 150€ sur tout le site Dyson dès le 20 novembre, Jusqu'à 20% de réduction sur les jouets LEGO pendant cette promo, Code promo IDMarket : 5% de réduction sur votre 1ère commande, Offre Emma Matelas : Jusqu'à 40% de remise sur le matelas Emma, 30€ de réduction dès 80€ avec ce coupon Westwing, Classée 3e meilleure pizzeria d’Île-de-France, cette …, Bitcoin PoS takes everything you know and love about …, WEELODGE c'est une autre façon de travailler, de …, Depuis plus d’un siècle, la famille d’Henri …, ALPINE® Muffy Smile Kids Casque anti-bruit Jaune pc(s) -, Schuberth SC1 Advanced système de communication Noir taille : unique taille -, L'Obs - Les marques ou contenus du site nouvelobs.com sont soumis à la protection de la propriété intellectuelle, Anne Nivat : « La focalisation quasi totale de l’information sur la pandémie est troublante », Gwenaëlle Aubry : « Cette chorégraphie du vide, quand s’en débarrassera-t-on ? Nous nous transposant, sans nous y intégrer. Il y a néanmoins une grande partie de la population qui le vit assez bien, dont moi. Alignement des planètes, réflexions suspendues dans l’air du temps, produit dérivé du confinement ? Toute l’équipe Marianne vous remercie ! Découvrez les derniers coups de cœur des libraires Furet du Nord. Dans ce cas, il ne s’est pas ouvert aux circonstances et au hasard : il a suivi sa route et respecté ses horaires. Montaigne était maire de Bordeaux lorsqu'il se produisit une épidémie de peste dans sa ville. ». Gratuit le 1er mois, Ce déplacement continuel donne le vertige, Il faudrait aussi rétablir le cheminement comme idéal, C’est beaucoup plus agréable d’échanger ou de voyager avec des gens qui ne nous ressemblent pas qu’avec une planète où tout devient homogène, Le goût de la vérité n’empêche pas de prendre parti, Petites indiscrétions / Grosses révélations, Hartmut Rosa, le sociologue en lutte contre la tristesse du monde, "Germinal", la revue qui veut réconcilier république, socialisme, écologie et nation, Pourquoi le Covid-19 est aussi une maladie neurologique, Taxe sur les voitures lourdes : une mesure de la Convention climat réduite à peau de chagrin, Natacha Polony : "'Hold-Up', ce qui arrive quand les questions sont interdites", Manifestations pour les messes : "Les autorités catholiques ont l'impression d'être dépassées par leur base conservatrice", Moustapha Safouan, entre Orient et Occident : un psychanalyste dans le siècle, Thaïlande : le journalisme comme sport de combat, À Annecy, les voisins d'Amazon au bord de la crise de nerfs. https://www.librairiedialogues.fr/livre/15292131-la-fin-de-l-individu-voyage-d-un-philosophe-au--gaspard-koenig-l-observatoire Ceci n’est possible qu’avec des moyens de transport et de communication rapides. L’accélération perpétuelle, épuisante, destructrice", écrit Gaspard Koenig dans Ralentir son "Tract de crise" publié le 16 avril. Moi, cela m’intéresse beaucoup moins de voyager, sauf des grands voyages de trois ou quatre mois. Ralentir et s’ouvrir : l’invitation au voyage de Gaspard Koenig Sur France24 et France Inter et dans un entretien donné au magazine Marianne, Gaspard Koenig explique qu’un ralentissement du monde est tout à fait compatible avec la mondialisation et le progrès. De même il faut s’attaquer aux données biologiques, environnementales ou sociales, afin d’être de purs abstraits qui peuvent être partout à la fois – ce qui est aujourd’hui le cas sur internet. C’est très libérateur, je ne vois pas cela comme un emprisonnement. L'homme du XXIème siècle veut aller vite, fuir ses attaches dans un tourbillon de possibles. Je me rappelle distinctement mon dernier dimanche de libre circulation. Ce déplacement continuel donne le vertige. Si on contraire si cela se fait en fonction de ce que les gens désirent de manière plus profonde, nous pouvons imaginer que les pays deviennent très différents les uns des autres. Peut-on admettre que nos plans de carrière, stratégies financières, fantasmes amoureux ne sont que des fictions utiles pour accomplir la seule tâche qui importe : exister, hic et nunc ? Roi du monde, de Philip Mansel, Histoire : Histoire de la fatigue. Cela aura évidemment des conséquences sur l’économie et la culture. L’injonction de « ralentir » a toujours fait flores en librairie et dans les magazines. absurde   C’est pour cela que Montaigne a une écriture baroque. Petit à petit, par ordre spontané, cela va faire évoluer les mécanismes économiques et sociaux d’une manière que nous ne pouvons pas vraiment anticiper. Nous ne verrons plus les mêmes pubs dans les aéroports. Au tout début du capitalisme et de la croissance, nous avons inventé la vitesse. Alignement des planètes, réflexions suspendues dans l’air du temps, produit dérivé du confinement ? Et si la liberté n'était pas la multiplication des possibles mais l'accomplissement de soi. Pour Gaspard, ralentir n’est pas refermer. C’est oublier selon Laurent Vidal, la discrimination millénaire des « hommes lents », victimes de notre société « métronomique ». On est ravi pour celles et ceux qui peuvent se permettre de ne rien faire, et de trouver le courage et la force d'y réfléchir mais je ne suis pas sûr que cela fasse avancer le schmilblik …. Vérifier la compatibilité avec vos supports, Site pour les Lisez (gratuitement) le dernier petit opuscule du penseur libéral Gaspard Koenig, fort à propos nommé « Ralentir … L’ennui, la plus triste des passions tristes, n’est donc pas fonction de l’activité ni encore moins du temps, mais dépend de notre intention (les pédants que Montaigne détestait diraient : de notre intentionnalité).